lundi 28 juin 2010

Don't cry for me Argentina ...

Buenos Aires, le 23.06.2010,

Retour à Buenos Aires après 4 mois de voyage, je retrouve mes repères. Les esprits sont, en ce moment, tous focalisés sur la Coupe du Monde de Football et le parcours quasi parfait de l'équipe nationale coachée par le Dieu Diego Maradona. Il faut voir la manière qu'ont les Argentins de fêter la victoire. Ici, une qualification en huitièmes de finale provoque autant de folie qu'une finale en France.

Quelle chance de voyager en Amérique Latine et particulièrement en Argentine en ces temps de Coupe du Monde ! Je me suis arrangé pour organiser la fin de mon voyage sur le programme de la compétition. J'ai ainsi suivi le match du Paraguay à Cuidad Del Este, celui du Brésil à Foz de Iguazu, celui de l'Uruguay à Colonia et enfin, cerise sur le gâteau, ceux de l'Argentine à Puerto Iguazu et Buenos Aires. Et quelle chance, à chaque fois il s'agissait de victoires !!! Quelque soit le pays, c'est toujours la même frénésie. La vie s'arrête le temps du match. C'est une vraie religion... Le fiasco de l'Equipe de France lors de ce Mondial m'a valu quelques moqueries.

Le vrai choc de ces derniers jours a été, sans conteste, la découverte des fameuses Chutes d'Iguazu. C'est un passage obligé pour tout voyage dans la région. L'endroit se trouve au point de jonction des frontières de 3 pays (Argentine, Brasil et quelques kms plus loin du Paraguay). Il s'agit d'un ensemble de 275 chutes d'eau réparties sur plus de 2,5 kms. L'ensemble des cascades déversent plus de 6 millions de litres d'eau par seconde. Le point le plus impressionnant est assurement la "Garganta del Diablo" (90 m de haut) qui porte bien son nom de "Gorge du Diable". L'impression de puissance qui se dégage de ce lieu est indescriptible... C'est tout simplement une des plus belles merveilles naturelles qu'il m'ait été donné de voir !!!

Pour avoir vu les 2 côtés des chutes (Brésilien et Argentins), je conseille vivement à ceux qui ont peu de temps de choisir le côté Argentin. C'est beaucoup plus grand et les parcours sont très variés. Il est possible de voir les chutes en bateau de plus près mais cette option ne me semble pas présenter un bon rapport qualité/prix. Le prix de la douche revient cher ! Par contre, on peut prendre un petit bateau gratuit pour aller sur l'îlot central et le détour vaut carrément le coup.

La région regorge de cours d'eau plus impressionnants les uns que les autres. Ainsi, l'énorme Rio Parana fait office de frontiere entre le Paraguay et le Brésil. On y trouve un des plus grands barrages du monde : le Barrage d'Itaïpu. Il a récemment été détroné par le Barrage des 3 Gorges en Chine.

Lors de mon voyage retour vers Buenos Aires, je me suis arrêté rapidement du côté de San Ignacio dans la région de "Misiones". C'est un endroit où les Jésuites se sont installés au cours des 16eme et 17eme siècles dans le but d'évangéliser les populations indigènes Guaranies. La visite des ruines vaut le détour d'une demi journée. Il faut avoir vu le film de Roland Joffé "Mission" avant d'y faire la visite.


La dernière partie du voyage consistait à faire un détour par l'Uruguay. J'y entrai par Paysandu pour rejoindre Montevideo, la capitale. La traversée en bus de ce petit pays me faisait penser à mon Auvergne natale. Les paysages y sont très ressemblants et les autochtones également. L'organisation des services et les tarifs pratiqués en Uruguay m'ont vite dissuadé d'y séjourner longtemps. C'est en quelque sorte la Suisse de l'Amérique Latine. La ville de Montevidéo présente quelques attraits intéressants (Fameux Théâtre Solis, Vieux Quartier...). J'ai appris par une charmante "Ladie" amoureuse de sa ville l'origine du nom de Montevidéo (Monte = Mont, vi = 6 en chiffre Romain, déo = d'Est en Ouest donc l'emplacement de la ville se situe sur le 6ème mont depuis la frontière brésilienne en se déplaçant d'Est en Ouest). Etonnant, non !

Ce qui marque le plus en déambulant dans les rues, c'est l'addiction des habitants pour le Maté. Nombreux sont ceux qui portent en bandoulière tout leur attirail de Maté (thermos, tasse...). Il pourrait profiter des nombreux cafés de la ville mais il faut croire que l'addiction est trop forte. Il faut les voir vaquer à leurs occupations encombrés de leur thermos. Les Argentins, pour se moquer, disent que c'est comme un prolongement de leur corps.

Dernière petite anecdote : J'ai avalé un certain nombre de kilomètres pendant ce voyage sans être gêné par de quelconques troubles de santé. Le dernier voyage en bus entre Montevidéo et Colonia me restera en mémoire. Ca n'était qu'un voyage de 2 heures et pourtant ce fut un des plus long de ce voyage. Surpris en plein milieu du parcours par une gêne gastrique, je prenais sur moi en essayant de ne pas trop incommoder ma voisine. Jusqu'à ce que la petite gêne se transforme en un de ces cataclysmes gastriques qui font que Rien (vous devez savoir ce dont je parle) RIEN ne peut vous retenir. Je tentais un détour par les toilettes du bus : momentanément indisponibles ! J'interpellais donc le chauffeur du bus pour qu'il effectue un arrêt d'urgence. Je me retrouvais donc en pleine nuit au milieu de nulle part dans une position que la décence m'interdit de décrire. Le plaisir du moment s'en suivit d'un long moment de déplaisir : seul en pleine nuit avec 2 sacs à dos noirs, panne de frontale, pas de lune, pas de lumière et une grande ligne droite interminable. Autant dire que la nuit allait être longue. Résultat de l'aventure : 1 heure de marche en pleine nuit frolé par des semi-remorques, 30 minutes de mobylette en plein froid et une bonne grippe. Une lecon tout de meme : En voyage, toujours avoir du papier hygiénique á porté de main...

dimanche 20 juin 2010

Pantanal, Mato Grosso De Sul, Brasil


On m'en avait maintes fois parlé, enfin, je l'ai fait...
De quoi s'agit-il ? Le Pantanal est la plus grande zone humide sur Terre. Vu sa topographie très plane, les eaux peuvent s'y accumuler sur une énorme superfície et s'évacuent avec lenteur. Il est de ce fait fréquemment sujet à d'importantes inondations. Ainsi, chaque année, prés de 80% de la zone est recouverte par les eaux. Cette région compte la plus forte concentration d'espèces animales et végétales, souvent uniques au monde. On y croise les animaux les plus représentatifs de l'Amazonie (jaguars, caïmans, anacondas, loutres géantes, tapirs, tamanoirs, tatous, capivaras…). 650 espèces d'oiseaux nichent ici, parmi lesquelles, l'immense Jabiru et le Toucan toco. La végétation luxuriante et colorée rend les paysages splendides, et les plantes aquatiques habitent les marais.

Je n'ai pourtant pas eu la chance des groupes m'ayant précédés (tatoo, fourmilier...) mais tout de même. Assister au lever de soleil et au réveil des milliers d'oiseaux est un moment exceptionnel qui vaut largement le prix, certes un peu excessif. Il semble difficile d'accèder au coeur du Pantanal par ses propres moyens. J'ai essayé à Quijarro du côté Bolivien puis à Corumba (côté Brésilien) sans réel succès. Prendre un Tour organisé paraît inévitable d'autant que la zone est infestée de caïmans et de piranhas. Pour ce qui est des prix, n'hésitez pas à marchander car les agences semblent bien s'engraisser sur un Tour. Ainsi, j'ai réussi à négocier à 220 Réals ce qui est proposé à 300 Réals. Le Brésil est un pays où il faut vivement marchander pour espérer s'en sortir au niveau finance. C'est, à coup sûr, le pays le plus cher d'Amérique Latine.

J'ai ensuite pris la route un peu plus vers le Sud, direction Bonito. Une fois arrivé sur place, je me suis vite rendu compte que l'endroit était un haut lieu du Tourisme Brésilien. La ville est notamment prisée pour ses fameuses descentes de rivières aux eaux translucides comme dans un aquarium. Muni d'un masque et d'un tuba, on se laisse dériver au gré du courant au milieu de milliers de poissons. Les prix des Tours organisés donnent le tournis. Avec un groupe d'autres français fauchés, j'ai retenté le coup du Pantanal mais cette fois-ci sans succès. Il semble que tous les Tours opérateurs se soient fixés des limites qu'ils respectent tous. On a donc décidé de prendre l'option nettement plus économique des Bains Municipaux (10 Réales). Et sans regret car l'endroit est magnifique et apparemment, aux dires de certains, aussi beau que le reste. Je ne le saurais jamais...

Dernière partie pour parler de 2 zones les plus paumées de mon voyage. La première est la partie Orientale de la Bolivie communément appelée "Misiones". Les Tours organisés font une boucle dans le secteur en empruntant le fameux train de la mort. J'ai eu le malheur (ou le bonheur) d'arriver 5 minutes en retard et de le manquer (le train semble être le seul moyen de transport ponctuel en Bolivie). J'ai donc pris le bus et l'expérience en était tout aussi intense, je suppose. Imaginez vous un bus rouillé de plus de 30 ans d'âge avec les garnitures de fauteuils à demi arrachées au mécanisme bloqué, un nombre de sièges dépassant les limites autorisées, des pneus lisses et des suspensions inexistantes. Maintenant, figurez vous une piste de terre maculée de tant de nids de poule qu'on se croirait en pleine zone de guerre. Pour finir, ajoutez le tout en tenant compte de fenêtres bloquées et de gros types fumant des clopes en continue. Vous avez une des plus belles nuits de bus de mon existence. La seconde zone perdue est le Paraguay. Ce pays est un chaos. J'ai pu le traverser sans avoir besoin de passer par la douane. Le señor "Luis" responsable du poste frontière de Bela Vista ne daignant pas se déplacer jusqu'à son poste, week-end oblige. La traversée du pays ressemblait en bien des points à l'épopée nocturne précédemment racontée avec en prime une belle panne qui nous a bloqué plus de 2 heures et qui m'a fait louper la seule correspondance du jour... Décidément, en voyage, je déteste les dimanches !!!

samedi 5 juin 2010

3 semaines à Cochabamba, Bolivie

Samedi 5 Juin 2010, Santa Cruz de la Sierra,

comme son nom ne l'indique pas (Sierra = montagne), la ville de Santa Cruz n'est plus dans les Andes mais bien à seulement 416m d'altitude. Fini pour moi, le "soroche", ce fameux mal des montagnes. Santa Cruz est la plus grande ville de Bolivie (plus grande que la Capitale : La Paz) et pourtant lorsqu'on voit son centre ville, on a l'impression qu'il s'agit d'un village. Elle s'est développé en quelques années jusqu'à devenir une mégapole. Elle se situe dans l'Oriente, les plaines orientales du pays. Lorsqu'on parle de la Bolivie, on a souvent en tête les Andes et l'Altiplano alors que plus des 2 tiers du pays est constitué de vastes plaines au climat tropical.


Fini donc pour moi ma petite parenthèse Cochabambine. 3 semaines bien remplies : plein de bonnes expériences et de belles rencontres. Pour sûr, cette ville va me manquer. Mais il faut bien reprendre la Route ! Pour tout vous dire, je comptais rester moins de temps que ça mais "l'Appel de l'Air"... J'ai craqué, je ne pouvais me limiter aux 10 vols du cours de parapente. Je me suis arrangé avec Marcello pour "louer" l'aile pour 10 vols supplémentaires. Je crois que le virus m'a pris. Grâce notamment à Marcello et à Allan l'Irlandais, j'ai découvert peu à peu la magie de ce sport (jouer avec les thermiques, être attentif aux moindres détails de l'environnement pour juger d'un décollage, d'un attero...). Près de 20 vols à une moyenne de 600m de dénivellé et 2 Magnifiques (1200m et 1400m de déniv).



De plus, Cochabamba a les arguments pour séduire. C'est , d'après les dires, la capitale gastronomique de la Bolivie (Chicharron, Charque, Salteñas, Pique Macho...). Si vous êtes végétariens, ça n'est peut-être pas la destination idéale. Certains esprits critiques argueront que tout ça baigne un peu trop dans l'huile. Au moins, c'est gouttu ! Par contre, j'ai retrouvé les merveilleuses salades de fruits que j'avais croisées l'an dernier. Les meilleures se dégustent au marché pour 50 centimes d'euros. Ca reste, depuis, un rituel et, désormais, ma première mission lorsque je débarque dans une ville est de localiser en priorité le marché central.


Je me suis tout de même accordé une petite trêve durant ces 3 semaines intensives (cours de parapente le matin, d'espagnol l'après midi et de basse le soir). Je suis allé retrouver pour le temps d'un week end la charmante Maria Loreto à La Paz et par la même occasion mon pôte Will que je n'avais pas vu depuis plus d'un an. Ca me faisait plaisir de retrouver les lieux et les gens que j'avais tant affectionnés lors de mon dernier voyage. On en a également profité, sur les conseils de Will, pour aller visiter la fameuse "Isla del Sol" sur le Lac Titicaca. Certes, le mal de l'altitude et la traversée en bateau ont quelque peu émoussé le plaisir de Maria mais je dois bien avouer que passer dans le secteur sans faire un détour par cet endroit a sans doute été l'oubli majeur de mon dernier voyage. La lumière et les couleurs y sont exceptionnelles. La vue du lac et de la Cordillère Royale y est unique. Préférez, selon moi, la Isla del Sol aux Iles Uros près de Puno du côté péruvien.

Merci encore à Marcello pour son infinie générosité et sa passion, merci à Allan pour ses conseils avisés, merci à Oliver pour tous ses plans Basse, ses conseils musique et les bons plans "boeuf", merci à Paola pour sa patience à corriger mes fautes d'espagnol, merci à Silvia (et Valerie) pour leurs bons plans soirées, merci à Will de La Paz pour son accueil et ses conseils, merci aux marchandes de fruits du marché pour leurs fabuleuses salades de fruits...



lundi 24 mai 2010

20 ans après...


Me voici depuis près de 15 jours en Bolivie à Cochabamba pour me remettre à niveau en parapente. J'ai longement cherché sur Internet de bons tarifs pour faire un stage et je me suis vite rendu à l'évidence que la Bolivie présentait, de loin, les meilleurs tarifs. Ainsi, on peut suivre un stage d'initiation ici pour 350 dollars ce qui représente à peu près la moitié des tarifs pratiqués en Amérique du Sud (je ne parle pas de l'Europe). J'ai donc pris contact avec Marcelo, le boss de l'Agence "Andextremo" et j'y ai retrouvé quelques routards (Henri, Simon) que j'avais rencontré sur la route auxquels j'avais refilé le plan.

Je suis retombé, il y a quelques temps, sur mon ancien carnet de vol et ça faisait exactement 20 ans que je n'avais pas remis les fesses dans une sellette de parapente. A cette époque, le sport en était à ses balbutiements. Les ailes ressemblaient beaucoup plus à des parachutes. L'activité se limitait au décollage, à quelques minutes de vol et à un atterrissage violent. Aujourd'hui, il est possible de profiter des courants ascendants pour rester plusieurs heures en vols et de jouer avec les éléments. Je n'en suis certes pas à ce point car il a fallu que je reprenne tout depuis le début. Je ne voulais pas prendre de risque sachant que je devais aussi m'habituer aux consignes de vols... en Espagnol. De plus, les conditions de vols sont assez différentes de ce que j'ai connu en France sachant qu'il s'agit ici de voler à plus de 3000 m d'altitude. L'air est beaucoup moins dense ce qui rend les phases d'envol et d'atterrissage beaucoup plus physiques. Au final, c'est un peu comme pour le vélo, les réflexes reviennent vite...

Je suis donc revenu sur Cochabamba 1 an après l'avoir quitté l'an dernier. J'avais, à l'époque, été séduit par son climat clément (printemps toute l'année) et les nombreuses possibilités d'activités de plein air possible. J'ai donc retrouvé la ville avec plaisir après un court épisode frileux à Ururo sur l'Altiplano. Je profite aussi de mon séjour ici pour prendre quelques cours. Les tarifs sont évidemment imbattables : 2 € l'heure de cours d'espagnol, 2,5 € l'heure de cours de basse... Mes journées sont donc assez remplies.

Petit conseil voyage : Pour ceux qui souhaitent se rendre au Parc Torotoro à partir de Cochabamba, ne suivez pas les conseils des différents offices de tourisme (incompétents) et demandez aux gens (2 fois plutôt qu'une) où se trouvent le lieu de départ exact et les horaires. Ca n'a rien à voir avec ce qu'indiquent les prospectus ! Ca vous évitera d'attendre et de perdre des jours !
Anecdote suite à cette petite mésaventure : Je retourne donc à l'Office de Tourisme Central pour leur narrer ma déconvenue et leur montrer la photo ci jointe. La Responsable de l'Office s'empresse aussitôt de me demander la "nouvelle" adresse exacte et recopie les horaires indiqués sur la photo (Le Responsable de la Société de bus m'ayant certifié que les horaires avaient changé depuis plus... d'un an). Etonnant, non !!!

mardi 11 mai 2010

Le Nord du Chili, un territoire tant convoité !


Le Nord du Chili est un immense désert, un des plus arides du monde. Certaines années, il n'y tombe pas une goutte de pluie. Les paysages sont lunaires. Ca n'est qu'immensité de rocailles, de pierres et de sable à perte de vue. On y croise quelquefois des oasis de verdure mais il arrive de ne rencontrer aucune végétation durant des dizaines de kilomètres. Ce territoire de désolation attire pourtant, depuis plus d'un siècle, toutes les convoitises. Les trois pays limitrophes se sont battus pour l'avoir. C'est au cours de la Guerre du Pacifique (1879-1884) que le Chili a mis la main sur la région au grand dam du Pérou et de la Bolivie (qui perdait ainsi son unique accès à l'Océan). C'est encore aujourd'hui, un réel sujet de discorde entre les 3 pays (litige qui se règle d'ailleurs en ce moment au Tribunal International de La Haye). Ce qui justifie cette convoitise est le fait que la région recèle une incroyable richesse minière. Après le boom du salpètre à la fin du 19ème siècle, le cuivre représente aujourd'hui une manne pour le pays. C'est un des premiers producteurs au monde. On peut comprendre qu'il n'ait pas vraiment envie de partager le gâteau avec les voisins. Chaque année, les chiliens mettent autant d'énergie à fêter la victoire (bataille valeureuse du héros Arturo Pratt à bord de sa frégate "Esmeralda") que les autres mettent à la déplorer.

Après cette petite minute culturelle, retour sur ces 2 belles semaines de voyage. Tout d'abord, je retrouvais le Volcan Licancabur, le point le plus austral de mon précédent voyage en Bolivie mais cette fois-ci du côté Chilien. J'en profitais pour me poser quelques jours dans le village de San Pedro de Atacama. Le prix des excursions et le côté ultra touristique du lieu me dissuadaient de rester trop longtemps. Lorsqu'on a fait le Salar de Uyuni en Bolivie, tous les tours proposés semblent beaucoup moins exitants. Je me suis tout de même tenté un tour vers la Laguna Cejar, une sorte de "Mer Morte" en miniature. L'expérience de se baigner et de se sentir comme en lévitation est unique et vaut définivement le détour. Pour le reste, à voir les images des agences, il me semble que l'option d'un tour du Sud Lipez en Bolivie s'avère plus judicieuse tant au niveau des prix pratiqués que des paysages rencontrés.

Je décidais ensuite d'aller visiter les fameuses mines de cuivre de Chuquicamata près de Calama. Considérées il y a peu comme les plus grandes mines de cuivre à ciel ouvert du monde, elles forment une sorte d'énorme trou béant de plus de 900 m de profondeur. Des camions grands comme des immeubles en remontent le minerai. Toute cette activité produit une poussière et une pollution telles que le village de mineurs de Chuquicamata a été déserté de ses habitants au profit de la ville de Calama à 15 kms de là. Je dois avouer que j'ai lutté contre les lourdeurs de l'administration minière pour pouvoir les visiter mais j'ai finalement renoncé. J'aurais pu mais l'idée de passer plus d'un jour à Calama me rebutait tant la ville peut concourir (avec Oruro en Bolivie) pour décrocher la palme de la ville la plus hideuse d'Amérique du Sud. L'image du centre du cratère est tirée d'internet.

De là, je décidais de rejoindre la ville d'Iquique, célèbre pour ses spots de surf et de parapente de niveau international. Dans le bus, je croisais un type surprenant au nom non moins surprenant : "Victor Hugo". Un vrai personnage... Il parlait un français excellent et m'expliquait qu'il était guide sur Atacama après avoir été architecte et prof de philo. Il m'invitait à dormir chez lui à Iquique. Après un petit instant de doute, j'acceptai et je fus reçu comme un prince. Il me fit visiter sa ville et me fit connaître des endroits surprenants. Je tiens à l'en remercier une nouvelle fois...

L'accueil des chiliens n'est pas un mythe et je pouvais m'en apercevoir une nouvelle fois avec la charmante Maria Loreto. Je faisais sa connaissance grâce au site de Couchsurfing. Elle me fit connaître les meilleurs lieux de la ville (et notamment ses restos de fruits de mer) et de ses environs. Le site le plus marquant a surement été, pour moi, la ville "fantôme" d'Humberstone. Profitant du boom du salpêtre à la fin du 19ème siècle, Humberstone poussa au milieu du désert d'Atacama. L'invention d'un produit de synthèse équivalent dans les années 30 anéantit l'activité et la ville fut désertée. Elle fut quelque temps abandonnée et quelques travaux de réhabilitation permettent, aujourd'hui, de la visiter et d'admirer les vestiges de cette splendeur passée. Ainsi, au début du 20ème siècle, les plus grands artistes se produisaient dans le théâtre de la ville avant de se produire à Santiago. Le terme de "ville fantôme" prend tout son sens lorsqu'on se ballade dans ce site. Le vent du désert fait trembler les tôles des hangars et le frisson vous prend ! Le site est également un des symboles de la lutte ouvrière dont beaucoup d'ouvriers périrent lors du massacre de 1907 (voir l'excellent article du Monde Diplo concernant cet évènement social oublié : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/GREZ_TOSO/15386).

Pour passer du coq à l'âne, je dois préciser que j'ai enfin ressenti un vrai Tremblement de terre. Précédemment, je suis toujours allègrement passé à côté (soit dans l'eau, soit en voiture, soit en voyage...). Là, j'étais au 6ème étage d'un immeuble d'Iquique et ça a bien duré 15 bonnes secondes. C'était apparemment 6 sur l'échelle de Richter. C'était énorme ! Ils nomment ça un "temblor" (un petit tremblement) contrairement au "Terremoto" du mois de Février dernier. Ils vivent ça très régulièrement et sont tellement habitués qu'ils en ont à peine parlé le lendemain. Ce que les gens redoutent le plus sont les tsunamis. La ville est parsemée de panneaux indiquant les zones d'évacuation ou de sécurité. Chaque habitant connaît sa zone de regroupement et quoi faire en càs d'alerte !

Pour finir mon exploration des spots de surfs, je suis logiquement passé par la ville d'Arica à l'extrême nord du Chili dans la XVème région. Internationalement connue pour ses tubes de légende, elle ne m'a pas offert ce jour là les conditions de rêve qu'elle réserve si souvent. La mer est parfois capricieuse ! Elle ne paie rien pour attendre. Pour sûr, j'y reviendrai...

Pour le moment, je me pose quelques semaines dans la ville de Cochabamba en Bolivie pour effectuer un stage de parapente et me reposer quelque peu de ce périple éreintant. Hasta la vista !!!

mardi 27 avril 2010

Nord Ouest Argentin en Cinémascope et Technicolor

San Pedro de Atacama, Mardi 27 Avril 2010

Décidément, ça va faire la 4ème fois que je traverse la frontière entre les 2 pays. Mon passeport commence à manquer de place. Retour sur ces 10 derniers jours de ballades dans le Nord Ouest Argentin.

Après un court passage à Mendoza, je décidais de rejoindre Ana, une charmante couchsurfeuse à San Juan. La ville est une oasis de verdure au milieu d'un paysage aride. Pour garder la fraîcheur sous ce soleil de plomb, les habitants ont planté des centaines d'arbres le long des rues. Néanmoins, je trouvais dans cette ville un coin au chaud après ces semaines de froid. J'en profitais pour me soigner de cette vilaine grippe que je traînais depuis plus d'un mois. En effet, la ville est régulièrement ballayée par un vent chaud qui vient du Pacifique (le fameux "Zonda") qui peut faire monter le thermomètre très haut en été (autour de 50º C). Les magasins de la ville ont même pris l'habitude de n'ouvrir l'après-midi qu'à partir de 17h.

Merci encore à Ana pour son accueil et ce fabuleux Asado agrémenté d'excellents vins de la région. De plus, Je découvrais aussi au détours de mes ballades en ville un lieu assez inouï : un énorme hangard désaffecté utilisé par les étudiants de l'université pour fabriquer des maquettes de dinosaures à partir de fossiles retrouvés dans la région. Cette partie de l'Argentine assez aride recèle de nombreuses vestiges paléontologiques. Pour information, au premier plan de la photo, il s'agit bien d'un crâne de Tyranosaure fossilisé.


Je prenais ensuite la route vers San Augustin de la Valle Fertile dans l'idée de faire la "Vallée de La Lune". Une fois sur place, je me rendais compte des prix exhorbitants des tours proposés. Après discussions avec quelques routards, je décidais donc d'éviter ce piège à touristes et de me rendre en Stop au Parc de Talampaya. J'engageais un routard français à me suivre. Après des heures d'attente en plein cagnard, on découvrait avec émerveillement ce fabuleux canyon de roche rouge. Tout simplement époustouflant !!!

Je prenais ensuite la route vers le village de Cafayate, plus au Nord, célèbre pour sa fameuse "Quebrada" et ses vins blancs. Encore une oasis au milieu d'un désert. Les viticulteurs de la région ont eu la bonne idée de proposer des dégustations gratuites pour faire connaître leur cépage "Torrontès". La tournée des vignobles a failli m'être fatale !

S'en est suivi alors un fabuleux voyage au coeur de paysages plus hallucinants les uns que les autres : Canyons de la "Quebrada de Cafayate", "Vallée de Calchaquiès", "Quebrada de Humahuaca"... Purement éblouissant ! Autant les décors de Patagonie manquent quelque peu de variété, autant les paysages du Nord sont d'une richesse inouïe. On passe ainsi de vallées verdoyantes à des paysages quasi lunaires en quelques kilomètres. Les couleurs des roches, les canyons sculptés par les vents et l'érosion ne peuvent laisser indifférent le voyageur. C'est souvent des décors minéraux parsemés de végétation assez hostile (cactus, arbres à épines...). Il faut faire attention oú on pose les pieds ! Pas fous, les gauchos de la région équipent ainsi leurs chevaux (où plutôt leurs jambes) de protections de cuir assez épaisses.

Un conseil de dernière minute : le voyage en bus entre Purmamarca (Argentine) et San Pedro de Atacama (Chili) est un véritable bonheur des yeux. Si vous êtes dans la région, tentez ce périple. Le billet coûte un peu cher mais la traversée de l'Altiplano argentin est magnifique ! Prévoyez de prendre de l'aspirine car la montée vers 4000m est assez brutale pour la tête !




Quelques photos pour se faire une idée :